13 oct. 2025

L'IA, ce n'est pas que de l'algorithmique

Rédigé par Naomie Halioua

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Cette semaine, on sort du code et des prompts. L'IA, ce n'est pas que de l'algorithmique : c'est d'abord des serveurs, de l'énergie, du refroidissement. Deux réalités se télescopent en 2025. D'un côté, la réglementation française impose transparence et efficacité aux data centers. De l'autre, l'IA explose les infrastructures classiques et force une refonte totale du modèle. Pour les entreprises, le message est clair : intégrer l'IA, c'est aussi repenser son infrastructure. 

Cette semaine, on décrypte comment l'invisible devient stratégique.

  1. Loi DDADUE : nouvelles obligations de performance énergétique pour les data centers (Gide Real Estate, mai 2025 — 10 min)

La France impose un nouveau cadre réglementaire aux data centers. Depuis mai 2025, tout centre de données de plus de 500 kW doit transmettre ses données énergétiques sur une plateforme européenne. Les centres de plus de 1 MW devront valoriser leur chaleur fatale dès octobre 2025. Cette chaleur perdue représente un potentiel énorme : 1 MW récupéré peut chauffer 500 logements. Les sanctions grimpent jusqu'à 50 000 euros par site en cas de non-respect. Une analyse coûts-avantages devient obligatoire pour tout nouveau projet ou modification importante. Le texte vise à transposer la directive européenne sur l'efficacité énergétique. Les banques, entreprises et centres de recherche sont désormais soumis aux mêmes règles que les opérateurs télécoms. La réglementation entre en vigueur progressivement, avec des décrets d'application attendus dans les mois à venir.

À retenir : La réglementation française impose transparence et valorisation énergétique aux data centers, avec des sanctions réelles pour forcer l'efficacité.


  1. L'IA recompose le paysage des datacenters (CBRE - 20 min)

L'IA transforme radicalement l'infrastructure numérique mondiale. La France investit 109 milliards d'euros dans l'IA, dont 55% pour les infrastructures physiques. Les hyperscalers (AWS, Microsoft, Google) représentent 70% des dépenses en infrastructures. Un serveur GPU coûte 3 à 4 millions de dollars et consomme 100 à 300 kW, contre 5 à 10 kW pour un serveur classique. Le refroidissement par air atteint ses limites. Google et Meta visent 80% de refroidissement liquide d'ici 2027. Les data centers pourraient passer de 1,5% à 4% de la consommation électrique mondiale en 2030. La tendance : les entreprises rapatrient leurs IA en infrastructures privées pour sécurité et souveraineté. Le edge computing se développe enfin en 2025, porté par les besoins d'inférence locale. Le marché se consolide avec une hausse de 20% des fusions-acquisitions. L'IA revient dans les data centers non plus comme charge de travail, mais comme outil d'optimisation énergétique.

À retenir : L'IA impose une révolution technique et énergétique aux data centers, avec un retour vers des infrastructures hybrides et souveraines.

À retenir pour vous – synthèse des deux études

L'infrastructure devient stratégique. L'IA ne se déploie pas dans le cloud abstrait : elle exige des data centers physiques massifs, énergivores et chers.

La souveraineté reprend du terrain. Après 20 ans de migration vers le cloud américain, les entreprises rapatrient leurs IA critiques.

L'efficacité énergétique n'est plus une option. Entre obligations légales et coûts explosifs, optimiser devient vital.

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